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Rencontre internationale IRC5

Tous les ans, des chercheurs et spécialistes se réunissent pour faire état de l’avancée de la recherche sur le corps calleux
La prochaine rencontre aura lieu du 18 au 22 juin 2021, à Rio de Janeiro, Brésil. 

Pour en savoir plus sur le consortium et les champs de recherche, consultez le site IRC5

Faits marquants de la conférence IRC5 – juin 2019 à Paris

Ces dernières années ont été marquées par de nouvelles recherches et découvertes concernant la fonction des neurones, le corps calleux (et son absence) et la génétique derrière leur développement. Parmi les faits marquants sur les dernières avancées de la recherche, citons les études de suivi d’enfants présentant une dysgénésie du corps calleux. Ces études s’attardent plus spécifiquement sur leur développement scolaire et social, et les caractéristiques qui semblent être associées à un meilleur pronostic. Un groupe de radiologues à Vienne a commencé à développer un algorithme de pronostic pour guider les cliniciens et les radiologues dans leur interprétation de la première IRM – une première consultation cruciale entre un clinicien et un parent qui a été jusqu’à présent malavisée.

Lors de rencontre de l’IRC5, les chercheurs ont fait état des observations faites sur des modèles d’animaux sans leur corps calleux. Ces études ont démontré la transmission de signaux cérébraux (neurones) atteignant le côté opposé du cerveau. C’est un résultat impressionnant. Qu’arrive-t-il donc à ces neurones s’ils passent de l’autre côté ? La science dit qu’ils n’établissent pas une connexion « correcte ». Au lieu de cela, ils se retirent. Mais les scientifiques sont maintenant intrigués et veulent répondre à la question suivante : Pourquoi un neurone se donnerait-il la peine de passer de l’autre côté (en gardant à l’esprit que c’est beaucoup de travail et de distance pour une structure minuscule), pour ensuite revenir à son point de départ ? Quelque chose d’autre doit se produire pendant qu’il traverse la ligne médiane.

Un groupe de scientifiques basés à Rio de Janeiro a donné au terme « plasticité du cerveau » une dimension entièrement nouvelle. La plasticité cérébrale décrit la capacité du cerveau à se modifier en réponse à des situations, à s’adapter et à apprendre à s’adapter. Pourquoi certains amputés ressentent-ils de la douleur et d’autres non ? Pourquoi certains ont des sensations fantômes et d’autres non ? Ce groupe de recherche a montré qu’en touchant le moignon des amputés, les IRM fonctionnelles ont montré une activité accrue dans le cerveau. Ils ont également découvert que le corps calleux perd de sa force ou de son épaisseur. Le groupe a examiné neuf amputés et neuf volontaires sains. En réponse au toucher dans le moignon, les zones motrices du cerveau des patients présentaient un schéma de communication anormal dans les hémisphères droit et gauche. En outre, les zones sensibles et motrices du même hémisphère présentaient une communication fonctionnelle accrue chez les amputés. Dans chaque hémisphère, pour des raisons individuelles, le cerveau a reconnecté et redistribué ses neurones afin de « compenser » et de donner un sens au fait qu’un membre est manquant – la plasticité cérébrale dans sa forme la plus complexe. Cela a des implications intéressantes pour l’étude de l’ACC, où l’on pense que la plasticité et la réorganisation du cerveau se produisent très tôt dans la vie.

Cette information a été suivie d’une étude clinique rétrospective dans le cadre de laquelle près de 100 enfants présentant une dysgénésie du corps calleux et diverses autres caractéristiques associées ont été observés et suivis tout au long de leur scolarité et évalués en termes de compétences scolaires et sociales. L’étude a montré que les enfants atteints d’ACC et de kystes inter-hémisphériques, de lipomes, d’hétérotopie et d’anomalie de la gyration focale peuvent avoir un bon pronostic, plus de 70 % des enfants atteints d’ACC isolées dans leur étude n’ayant eu aucun problème avec leur développement précoce, leurs étapes et leurs réalisations. Les recherches futures viseront à mieux définir les conditions liées à la dysgénésie du corps calleux et à ce qui confine les ACC isolées.

Enfin, un groupe de radiologues de premier plan à Vienne a travaillé à la définition d’une approche rationnelle de bon sens dans l’évaluation de la première IRM diagnostique d’un nouveau-né ou d’un enfant plus âgé qui confirme une ACC. Il utilise un système de notation qui aide les cliniciens à mieux comprendre la maladie et son pronostic. Cela guidera sans aucun doute le clinicien – la consultation des parents dans un sens plus utile et plus constructif, avec plus de confiance et de connaissances sur la condition elle-même.

La science en apprend davantage sur le développement du corps calleux et son agénésie. Bien que le cerveau soit une structure très complexe et mystifiée, la science s’efforce de le décoder. Si les connaissances dans le domaine ne cessent de s’accroitre, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Compte-rendu écrit par Aspa Psaradellis – Juillet 2019.